Nous continuons notre série d’articles fondés sur des courriers que nous avons reçus de M. Reynouard, et que désirons partager avec les lecteurs du Blogue Sans Concession.
Dans cette sixième partie, M. Reynouard répond à ceux qui lui lancent: « quand on choisit de mener une vie de militant révisionniste, alors on ne fonde pas une famille et on ne conçoit pas huit enfants! »
(Pour ceux qui ne les auraient pas encore lues,
la première partie de ces lettres se trouve à cette page-ci,
la deuxième partie, à cette page-là,
la troisième partie, à cette page-là,
la quatrième partie, à cette page-là,
la cinquième partie, à cette page-là).
Pour en savoir plus sur la façon dont nous sommes arrivés au texte que nous publions ici, veuillez vous reporter à l’introduction à cette série d’articles.
Nous vous souhaitons une agréable lecture.
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[SC. Que répondez-vous à ceux qui vous lancent: « quand on choisit de mener une vie de militant révisionniste, alors on ne fonde pas une famille et on ne conçoit pas huit enfants! »]
VR. Certes, à vue humaine, il est inconcevable de concilier famille et militantisme révisionniste; mais n’oublions pas les desseins de la Providence. J’en parlerais plus en détail dans mes mémoires, mais je souligne ici un fait important: c’est ma future épouse qui a provoqué notre rencontre.
Un ami commun lui avait montré mon studio dont je lui avais confié les clefs lors d’une absence prolongée. Intriguée par la bibliothèque, elle avait voulu en faire la connaissance de son possesseur. Un soir de décembre 1991, elle a donc frappé à l’improviste. En ouvrant la porte, j’ai cru à une erreur:
« — Mademoiselle, vous avez dû vous tromper.
— Vous êtes Vincent ? » répondit-elle.
Je tombais des nues: qui était cette charmante jeune fille (car elle était d’une beauté exquise) qui me connaissait? Elle se présenta, je la fis entrer et nous discutâmes toute la soirée. Très rapidement, je lui révélai que j’étais révisionniste.
Cela ne l’a pas fait fuir, bien au contraire. Au terme de cette soirée, j’ai exigé de la raccompagner chez elle, car il était tard et je ne voulais pas la laisser rentrer seul chez elle. Arrivée à son foyer, elle a voulu me raccompagner chez moi, ce que j’ai accepté. Nous avons discuté jusqu’au petit matin (je précise que nous avons uniquement discuté; j’étais un jeune homme bien élevé), puis je l’ai raccompagnée encore une fois. Je suis rentré avec des étoiles dans les yeux et des clochettes qui tintinnabulaient à mes oreilles.
Par la suite, la demoiselle vint me voir toutes les semaines, le vendredi, je crois. Elle apportait du boudin blanc et des yaourts aux fruits des bois, car je lui avais révélé qu’il s’agissait là de mon menu préféré. Au fil des mois, toutefois, elle a dû comprendre qu’avant de l’aimer, j’aimais le révisionnisme; qu’avant d’être son amant, j’étais un militant ! En septembre 1992, elle m’avoua très honnêtement être tombée amoureuse d’un autre. Marina avait 19 ans, nous n’étions ni mariés ni fiancés: dans cette situation, on la comprend.
Sa réaction est d’autant plus compréhensible que le révisionnisme était désormais puni par la loi et que vous aviez déjà vécu un premier procès retentissant. Tout cela ne laissait rien présager de bon pour l’avenir; mais il y avait un problème: en ce mois de septembre 1992, Marina était tombée enceinte de plusieurs semaines, de moi naturellement. Malgré cela, je décidai de la quitter. Nous passions alors un séjour chez ses parents. Je pris le train pour rentrer chez moi et la laissais là, en pleine rue. Le message était donc: « débrouille-toi avec l’enfant. »
Dans cette société moderne, la demoiselle pouvait avorter et rebâtir une nouvelle vie. À vue humaine, c’est ce qui devait arriver: il n’y avait pas d’autre scénario; mais la Providence veillait: cet enfant devait vivre, vous comprendrez un jour pourquoi. Il fut sauvé, car Marina n’a pas voulu avorter. Étant moi-même contre l’avortement et convaincu qu’il faut savoir prendre la responsabilité de ses actes, je suis revenu. Le refus d’avorter exprimer par Marina m’avait très favorablement impressionné. L’enfant est né en 1993. Quelques mois plus tard, il a bien fallu nous marier civilement. Certes, quelque chose était déjà brisé entre nous, mais qu’importe.
Voilà les conditions chaotiques dans lesquelles j’ai fondé une famille. J’ajoute que la suite l’a été tout autant. Malgré des moments de bonheur, nous n’étions pas faits l’un pour l’autre, à vue humaine bien entendu, car aux yeux du plan divin, nous devions nous rencontrer.
J’entends déjà ceux qui m’objecteront que dans une telle situation, on ne conçoit pas sept enfants supplémentaires. Ce qu’ils ne savent pas, c’est que la naissance de chacun de nos enfants fut « accidentelle »: aucune n’a été planifiée. J’étais d’ailleurs assez surpris de la fréquence des grossesses. Un jour, ma mère m’a révélé que, lors d’une discussion entre femmes, Marina lui avait dit: « Je ne suis heureuse que lorsque j’ai un bébé! » Il est vrai qu’être l’épouse du successeur de Robert Faurisson n’apporte pas le bonheur. S’y ajoutaient mes propres fautes…
Je le dis franchement: nos enfants ne sont pas le fruit d’amours idylliques, vécus dans l’harmonie et la confiance en l’avenir; ils sont le fruit de l’inquiétude qui prévaut dans un foyer rendu instable pour de nombreuses raisons, certaines liées à la répression antirévisionniste, d’autres relevant des personnes. Dans ce foyer passablement dévasté, Marina a trouvé son bonheur en accomplissant sa mission de femme: mettre au monde et élever des enfants. De mon côté, j’accomplissais ma mission de vie: le combat révisionniste en première ligne.
Toutefois, je m’occupais beaucoup de mes enfants. D’ailleurs, lorsque nous jouions ensemble, Marina avait coutume de demander: « Qui joue le plus ici? Le père ou les enfants? » Toutefois, si mon mariage avait tenu, mes enfants auraient été tiraillés entre un père et une mère dont les principes d’éducation divergeaient de plus en plus, notamment du fait de mon évolution personnelle. Les enfants sont bien plus perspicaces que la plupart des adultes ne veulent bien l’admettre: les miens sentaient déjà bien avant mon incarcération de 2010 que des tensions et des oppositions existaient entre leur père et leur mère.
Certes, l’absence du père est tragique; mais je pense que mon départ — départ qui, j’insiste, me sera compté — a permis aux enfants de bénéficier d’un foyer plus apaisé, avec bien moins de tensions, et d’une sécurité face à mes adversaires.
Tels sont les éléments à prendre en compte avant de me condamner pour avoir fondé une famille alors que je me vouais au révisionnisme. Sans contester ni mes responsabilités ni mes erreurs, je repousse le portrait que certains brossent de ma personne: celui d’un individu irresponsable et égoïste.
Quand je contemple objectivement ma vie, je me rends compte du nombre d’événements qui l’ont orientée et qui, à vue humaine, auraient dû ne jamais survenir. Rien ne me destinait à devenir ni un national-socialiste convaincu ni un révisionniste militant (je voulais devenir cinéaste). Rien ne me destinait à rencontrer Marina ni à fonder une famille avec elle: en septembre 1992, tout le monde aurait parié sur une séparation définitive. Si l’imprévu, l’impondérable même, a tant orienté ma vie, c’est parce que la Providence veillait: Elle s’est certes servie de mes travers, mais c’était pour accomplir les plans divins et pour me faire apprendre.
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La suite de cette correspondance paraîtra prochainement. Restez à l’écoute !